Divagations hivernales



Mon esprit est sans occupation, la seule où il trouve repos est celle d'ouvrir mon secrétaire, de prendre mon stylo et de me pencher sur toi, mystérieux ami... Bientôt la cartouche d'encre sera vide, l'écriture pâlit, il me faut m'occuper de cela.
Voilà, c'est chose faite, elle était bien vide.

Oh la vie, la vie, ce mot qui résume et contient tant de choses belles et laides. Ce mot sur lequel a coulé tant d'encre, bleue nuit, bleue pétrole, noire, violette... Violette cela me rappelle un poème de Colette qui parlait de bouquets de violettes, si chétives, si maigrichonne, si pauvres violettes d'hiver, nées sous la neige, à la première gelée.

Commentaires

  1. Les violettes

    « Et les violettes elles-mêmes, écloses par magie dans l’herbe, cette nuit, les reconnais-tu ? Tu te penches, et comme moi tu t’étonnes;-ne sont-elles pas, ce printemps-ci, plus bleues ? Plus mauves… non plus bleues (…) Cesse cette taquinerie ! Porte plutôt à tes narines le parfum invariable de ces violettes changeantes et regarde, en respirant le philtre qui abolit les années, regarde comme moi ressusciter et grandir devant toi les printemps de ton enfance !… Plus mauves… non plus bleues… Je revois des prés, des bois profonds que la première poussée des bourgeons embrume d’un vert insaisissable… Violettes à courte tige… et violettes d’un blanc bleu veiné de nacre mauve, – violettes de coucou anémiques, qui haussent sur de longues tiges leurs pâle corolles inodores… Violettes de février, fleuries sous la neige, déchiquetées, roussies de gel , laideronnes, pauvresses parfumées… O violettes de mon enfance ! Vous montez devant moi, toutes, vous treillagez le ciel laiteux d’avril, et la palpitation de vos petits visages innombrables m’enivre… »

    Colette, Les vrilles de la vigne

    http://blogs.paris.fr/casepasseaujardin/2013/02/27/ode-a-la-nature-par-colette-lecrivain/

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