5-7
Dans
la rue déserte d'amitié
Mais
comblée d'hostilité
Un
garçon blond aux longs cheveux
Traîne
ses guêtres pouilleuses
Sous
des regards moqueurs.
Il
a de grands yeux bleus
Bleus
et profonds comme le ciel et la mer
Il
a un air absent et peureux
Pareil
aux fous et aux drogués.
Mais
oui n'en doutez-pas !
La
drogue est son pain
La
misère son gain
Et
chaque aube le voit errer dans ses pas.
Pendant
que rageusement
Mon
cœur sur cette feuille s'épand
Pendant
que la terre miroite de mille lumières
Ils
meurent, abandonnés de tous, 146 jeunes au cœur amer.
Pourquoi ?
Pour expier quelles fautes passées
Se
sont-ils enflammés dans cette prison de feu ?
Ceux
qui ont entendu leurs cris de douleur et de peur
Ne
pourront jamais les oublier.
Si
jamais en des fables et autres fadaises
Je
m'égare et m'exalte
Laisser
faire, aucune injure ne dites
Moi
aussi, je suis jeune et maudite.
Et
vous hommes de biens et fausses droitures
Ne
vous égarez point dans ces chemins perdus
Qui
de guirlandes de pacotille sont parés
Les
mêmes qui si vivement brûlèrent
L'âme
et l’espérance de ces jeunes damnés.
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