Y a-t-il amour lorsqu’il y a défense de soi ?

 


L’autre jour quelqu’un se déclarait krishnamurtien, alors que tel ou tel autre appartenait à un groupe différent. Ce disant, l’homme n’avait aucunement conscience de ce qu’impliquait cette identification. Il n’était d’ailleurs nullement sot : instruit, au contraire, cultivé et tout ce qui s’ensuit, et ne compliquait la question ni de sentiment ni d’émotion. Il était clair, précis.

Pourquoi cet homme était-il devenu krishnamurtien ? Il en avait suivi d’autres, après avoir appartenu lui-même à diverses organisations, à divers groupes tous plus ou moins fastidieux, et se trouvait en fin de compte identifié à cette personne particulière. De ce qu’il raconta il ressortait que le voyage était terminé. L’homme avait pris position, c’en était fait ; il avait choisi, rien ne pouvait l’ébranler. Il allait désormais s’installer confortablement et se conformer avidement à tout ce qui avait été dit et serait dit par la suite.

Lorsque nous nous identifions à un autre, y a-t-il là indication d’amour ?

L’identification implique-t-elle l’expérimentation ? 

L’identification ne met-elle pas fin, au contraire, à l’amour et à l’expérimentation ? L’identification est, sans aucun doute, possession, assertion de propriété, et la propriété est, n’est-il pas vrai, la négation de l’amour. Posséder c’est être en sécurité ; la possession est une défense qui vous rend vulnérable. Dans l’identification il y a résistance, flagrante ou subtile ; l’amour est-il une forme de résistance auto protectrice ?

Y a-t-il amour lorsqu’il y a défense de soi ?
L’amour est vulnérable, souple, réceptif.


J. Krishnamurti
Commentaires sur la vie Tome 1, Chapitre 2
L’identification

 

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